Parc de la ligne 28

• Accès pour personne à mobilité réduite
• Fontaine d'eau potable

Dès le 15e siècle, le terrain de Tour et Taxis est la propriété d’une famille italo-allemande fortunée. A l’origine de l’un des premiers systèmes de poste rapide en Europe, elle donne son nom à l’endroit (Thurn und Taxis ou Torre dei Tassi).

Vers la moitié du 19e siècle, une gare commerciale y est construite. Son but : servir de douane. Des biens y sont acheminés par voie ferrée mais aussi par voie maritime via le canal de Willebroek et le canal de Bruxelles-Charleroi. Dédouanés sur place, ils sont ensuite distribués dans tout le pays. Entre 1904 et 1910, pour faciliter les opérations de chargement et de déchargement des trains, le terrain est aplani. Près de six mètres de terre sont creusés, enlevant la couche de terre arable et posant certains problèmes d’évacuation de l’eau. Une voie de chemin de fer sans issue longe la ligne 28 qui relie la gare de Bruxelles-Midi à celle de Schaerbeek en contournant le centre par l’ouest. Cette voie secondaire sert alors à parquer les trains de marchandises avant leur entrée sur le site de Tour et Taxis où se situent des entrepôts et un bureau de dédouanement. On y répare aussi les wagons qui le nécessitent.

L’activité est alors incessante et le lieu est appelé « gare maritime » en référence à sa proximité du port de Bruxelles, lui-même relié au port d’Anvers via le canal. Il est réellement l’un des plus importants nœuds commerciaux du nord de l’Europe. Mais, à mesure que les institutions européennes se consolident, les douanes deviennent obsolètes et l’endroit est totalement abandonné en 1987.

Quand le déclin du site de Tour et Taxis s’enclenche, la voie ferrée sans issue perd de son intérêt. Elle est peu à peu laissée à l’abandon. Entre les années 1940 et 2000, la zone est successivement occupée par des petits entrepôts et des dépôts de voitures d’occasion. La végétation prend le dessus et les lieux servent aussi de décharge clandestine.

Plongé plusieurs années dans l’oubli, le site de Tour et Taxis s’éveille de sa léthargie dans les années 2000. Il est alors acquis par des promoteurs privés. Les contours du site, dont cette ancienne ligne 28, changent radicalement grâce à une collaboration entre Beliris et Bruxelles Environnement. L’idée d’y créer un parc émerge dans le cadre du contrat de quartier durable Escaut-Meuse (2004-2008). Le 11 mars 2013, après l’acquisition du terrain et les études de faisabilité, des travaux d’aménagement débutent avec un budget de plus de 4 millions d’euro.

Le chantier se finalise plus tôt que prévu en juillet 2014. D’une superficie de deux hectares pour 686 mètres de long, la première partie du parc de la ligne 28 est un trait d’union entre les stations de métro Belgica et Pannenhuis. Petit à petit, le quartier se métamorphose, tout comme l’ancien chancre. Le nouveau bâtiment de Bruxelles Environnement s’installe sur le site de Tour et Taxis en 2014. Cette même année, le jour de la fête de l’Iris, le parc de Tour et Taxis est inauguré. Deux mois plus tard, le festival Parckdesign lancé par Bruxelles Environnement prend ses quartiers dans le nouveau parc situé entre le parc de la Ligne 28 et le parc de Tour et Taxis, la Coulée verte. L’objectif de l’événement atypique lancé par Bruxelles Environnement : promouvoir l’aménagement participatif de l’espace vert public en portant une attention particulière à la créativité et aux pratiques artistiques.

Le festival et ses activités invitent les riverains à se rencontrer autour du slogan « du paysage à l’assiette ». Les questions et les idées bouillonnent. Parmi celles-ci : comment concrétiser les concepts d’alimentation durable et d’agriculture urbaine ? Naît alors l’envie citoyenne de créer un espace vert aux zones végétales comestibles, aux finalités sociales et écologiques. Le projet remporte l’adhésion et est porté par plusieurs habitantes et habitants qui créent, dans la foulée, l’asbl Parckfarm financée par des subsides émanant de Bruxelles Environnement.

Dans cette zone, l’aménagement d’entités vertes se succèdent. En 2016, la dernière phase du site voit le jour dans le cadre du contrat de quartier durable de Bockstael, en collaboration avec la Ville de Bruxelles. Le projet ? Créer le dernier chaînon manquant permettant de relier la place Emile Bockstael à l’avenue du Port en passant par l’ancienne ligne de chemin de fer désaffectée, l’ancienne gare de service et le site de Tour et Taxis. Ce nouveau tronçon comporte : une voie lente à destination des piétons, une voie rapide à destination des cyclistes, une rampe d’accès, une zone de jeu, une plaine arborée, une zone humide et un accès à la place Emile Bockstael. L’objectif est de maintenir le mieux possible les caractéristiques topographiques existantes pour dénaturer le moins possible le site.

Le site sera inauguré le 3 avril 2021 et l’entièreté du parc porte désormais le nom de parc la Ligne 28.

La Table-Paysage

Née lors du festival Parckdesign 2014, cette grande tablée de pique-nique invite le public à se rencontrer et à manger tout en étant en contact direct avec un paysage nourrissant la vue, l’odorat, le toucher et les papilles. Des plantes comestibles et médicinales sont insérées en son cœur… Créée par deux commissaires d’exposition actifs dans le monde culturel hollandais, Jacques Abelman, designer et architecte paysager pour Groundcondition et Eric Dil, project manager culturel, elle est une réelle plateforme de vie et de partage.

La fresque parchis

Fruit d’une initiative citoyenne portée par l’asbl Parckfarm, elle surplombe le parc de Pannenhuis La fresque, signée par le dessinateur gantois Peter Willems, croque avec humour la vie dans, et hors du parc. A l’occasion du festival Parckdesign 2014, l’artiste réalise, à la demande des habitants, une version locale du jeu marocain populaire, le parchis, une variante du jeu des petits chevaux. En juin 2016, il réitère le clin d’œil avec la fresque parchis dont le dessin reflète la bonne dynamique du quartier. On y reconnait le pont du Jubilé, les potagers, les cyclistes et… les joueurs de parchis. Il y insère même une pancarte indiquant « Doe mee/Participez » afin de souligner l’implication citoyenne du lieu.Imprimée sur une bâche et tendue sur la façade, la fresque parchis fait partie du célèbre parcours BD de la Ville de Bruxelles. Juste en face, faisant également partie du parcours BD bruxellois, on peut apercevoir Titeuf, et sa célèbre mèche rebelle, qui escalade l’Atomium à la vue des flâneurs du parc.

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